La politique commune de la pêche (PCP) fixant la règlementation des pêches à l’échelle européenne, impose depuis 2015 l’obligation de débarquement pour toutes les captures d’espèces soumises à quotas.
Cette obligation vise à limiter les rejets mais contraint les pêcheurs à débarquer tous les individus capturés, même ceux inférieurs à la taille minimale de référence de conservation (24 cm pour la sole), empiétant sur le quota et au détriment d’autres captures mieux valorisables.
En cas de capacité de survie élevée d’une espèce, une exemption à cette obligation peut être accordée dans certaines conditions. Le projet SUMO s’intègre donc dans ce cadre en étudiant la survie de la sole en Manche Ouest capturée par les chaluts de fond.
Protocole :
Plusieurs indicateurs de vitalité ont été utilisés pour estimer la survie immédiate de la sole capturée :
• Un Indice Semi-Quantitatif (ISQ) caractérisant les mouvements de l’individu (Excellent-Bon-Moyen-Moribond/Mort)
• Un score RAMP (Reflex Action Mortality Predictors) évaluant la présence de réflexes
• Une évaluation des blessures
Expérimentation :
10 marées expérimentales ont permis de réaliser le protocole de vitalité sur 705 soles, à bord de 3 navires :
• le Joliana
• le Kreiz Ar Mor
• le Sirocco IX
Les conditions de pêche (données météorologiques, durée de trait, vitesse, profondeur, temps d’exondation …) ont également été mesurées afin de déceler si certaines pratiques sont plus favorables à la survie de la sole que d’autres.
Résultats :
Le taux de survie immédiat calculé sur les individus testés s’élève à 99,1 %.
89 % des individus testés présentent des blessures (notamment des rougeurs à 85%), mais très peu sont très graves ou létales (moins de 11%).
Ces résultats nous ont permis de confirmer les témoignages des professionnels concernant l’excellent taux de survie immédiat de la sole capturée par les chalutiers côtiers en Manche-Ouest. Des études complémentaires pourraient néanmoins être menées pour estimer le taux de survie différé.
Sur la base du projet SUMO, une exemption à l’obligation de débarquement a été demandée et obtenue en 2022 pour les chalutiers de moins de 12 mètres dans les 6 milles nautiques hors des zones de nourriceries.